Margaux a toujours su qu’elle serait « dans l’art, dans le manuel ». En 2004, lors d’un séjour au Maroc à la rencontre de l’artisanat local, elle s’initie à la peinture décora tive sur bois et mobilier. Elle y trouve « la source de sa création ». Une « révélation » qui déclenche un parcours de formation.
Après un CAP de peintre en bâtiment, un bac pro, elle parfait son apprentissage chez les Compagnons du devoir à Lyon, où elle apprend les techniques des peintres décorateurs. S'ensuivent huit mois au très réputé Institut supérieur de peinture Van der Kelen en Belgique, où elle touche au trompe-l'œil et aux perspectives. Puis l'opportunité de travailler à New York se présente et ce sont deux années de glacis, de laques, de fausses matières, et autres techniques rares. « C’est un tout car une décoratrice qui arrive sur un chantier sans notion de bâtiment ne peut être totalement prise au sérieux ! »
Son inscription au Bureau d'accueil de tournage 47 (Bat 47) va la faire changer de décor. Pour la jeune trentenaire qui pratique la peinture décorative (trompe-l’œil, décoration d’intérieur ou d’extérieur...), un nouvel univers se présente : décoratrice de film. Admirative de certains décors de films, elle affectionne en particulier ceux de Delicatessen de JeanPierre Jeunet, de Wes Anderson et de tant d’autres. Elle avoue que ce métier la maintient « dans l’adrénaline, la vibration, l’improvisation. Je suis toujours à l’écoute de mon cœur ». Ce job lui de mande beaucoup d’énergie : deux à trois semaines pour un courtmé trage, jusqu’à quatre mois pour un long métrage.
Depuis 2016, elle enchaîne les « challenges » et les films : 3e assistante décoratrice pour Diane a les épaules de Fabien Gorgeart et The last duel de Ridley Scott avec Matt Damon et Ben Affleck notamment, cheffe décoratrice dans Perles d’Alexis Hellot, Les petites mains de Rémi Allier (César du meilleur court métrage), La Nuée de Just Philippot (nominé à la semaine de la critique à Cannes en 2020 et aux Césars 2022), Nos cérémonies de Simon Rieth (nominé à la semaine de la critique à Cannes en 2022) et Jour de gloire de Jeanne Frenkel et Cosme Castro (lire notre article « La nouvelle ère du cinéma »).
Aujourd’hui, elle reçoit des propositions de tournages un peu partout en France.