Catherine et Isabelle Orliac, « deux sœurs en Aquitaine », étaient à Tokyo en novembre. Leurs vins se sont distingués pour leur qualité et leur histoire au milieu des grands crus et des vins du monde. Les importateurs jouent aujourd’hui de toute leur influence pour en obtenir l’exclusivité. 2019 a donc été une année charnière pour celles qui ont su à la fois conserver un héritage et surtout le moderniser pour être dans l’air du temps, en orientant le vignoble autrement.
La philosophie des sœurs : « un vin d’opinion et de conviction » avec une vision de la viticulture pionnière. Leur approche « retour à un sol vivant » se veut raisonnée. « Nous travaillons en respectant la microbiologie vivant dans nos sols, parce qu’elle contribue largement à la bonne santé de la vigne. Nous recherchons un équilibre du sol et misons sur l’agroforesterie pour y parvenir. » Au cours des dernières années, le domaine a ainsi modifié ses méthodes d’exploitation afin de mieux prendre en compte les défis liés à la biodiversité, à l’appauvrissement des terres et au réchauffement climatique. Des rangées d’arbres et d’arbustes plantées au milieu des vignes (400 au total) retiennent l’eau, rafraîchissent l’atmosphère en période de canicule, favorisant ainsi une biodiversité naturelle. Elles sont arrosées en période de grosses chaleurs par l’eau récupérée des toitures stockée dans le puits voisin et forment une oasis de vie pour tous les êtres vivants du domaine. Des nichoirs ont été installés pour les chauves-souris dévoreuses des insectes nuisibles à l’origine du dépérissement des grappes.
« Nous avons aussi engagé un processus sur le travail des sols visant à éliminer les désherbants. Au moment où l’œnotourisme est devenu un des fleurons touristiques de la France, le Lot-et-Garonne a beaucoup d’atouts dans ses mains, et nous en sommes un de ses fervents acteurs », conclut Isabelle Orliac.
* Diffusion au printemps.