47 Magazine - 61 : Juillet 2023

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13.-p13-MICRO-COLLEGE_XCG8254.jpg — Dép. 47 - Xavier Chambelland
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Micro-collège

Raccrocher les décrocheurs…

Le micro-collège de Casseneuil est un lieu unique en Nouvelle-Aquitaine1 et en France, puisque les structures similaires sont rares2 ! Depuis son ouverture le 8 mars dernier, il a accompagné 9 jeunes en décrochage scolaire. Et les résultats sont déjà là ! Présentation de ce lieu hors-norme qui (re)donne goût à l’école.

« C’est encourageant et motivant ! » lance non sans fierté Cyrille Desco, le principal du collège Gaston- Carrère à Casseneuil. « Depuis l’ouverture du micro-collège début mars, soit en 4 mois, c’est impressionnant de voir l’évolution des petits ! » Ceux qu’il appelle « petits » sont des jeunes en décrochage scolaire qui ont intégré, au fil des mois, le micro-collège. « Au départ, ils étaient 4 et on termine l’année à 9. À la rentrée scolaire de septembre, on passera à 12. »
L’objectif d’un micro-collège est de réconcilier les enfants avec l’école, de leur redonner le goût de l’apprentissage et de les préparer aux épreuves du brevet à terme. « Tous nos jeunes sont réunis dans une classe unique à plusieurs niveaux, de la 5e à la 3e. Dix-sept intervenants – enseignants notamment de lycées et professionnels extérieurs – se relaient comme dans une classe normale. » En parallèle des cours de maths, de français ou d’histoire-géo, des cours ou des disciplines moins classiques ont leur place : atelier d’écriture, médiation équine, sophrologie… Autre particularité : le mobilier. « Avec l’aide du Conseil départemental, nous avons pu acheter par exemple du matériel informatique et des vélos bureaux. Il s’agit de vélos équipés d’une table. Pendant que le jeune travaille, il peut pédaler.
Cela lui permet de se défouler, de gérer son stress, d’évacuer son angoisse… cela peut paraître farfelu mais cela fonctionne réellement notamment avec les jeunes très actifs. Ils arrivent à mieux se concentrer, apprendre et retiennent mieux.
» Tout est donc fait pour que les collégiens se sentent bien, (re)prennent goût à l’école, reprennent pied et « partent sur de bonnes bases ».
Il est difficile de faire un portrait type d’un « décrocheur scolaire ». Phobie scolaire ou sociale, système scolaire inadapté, lacunes scolaires profondes, rejet de l’institution… autant de raisons qui poussent les jeunes à ne plus aller en cours, à être de ce fait absents en classe et donc inéluctablement à décrocher. « Les profils sont variés : nous avons une jeune fille HPI (Haut potentiel intellectuel) qui s’ennuyait dans son ancien établissement. Ici, elle apprend différemment. Nous avons un autre jeune qui avait fait acte de présence 4 jours sur 2 ans dans son ancien collège. Depuis qu’il est à Casseneuil, il n’a jamais été absent… » Un début donc très prometteur pour ce micro-collège, mais aussi un nouveau début pour les jeunes qui ont la « chance » d’intégrer la structure. « Avant toute intégration, nous rencontrons le jeune et sa famille. Il faut qu’ils comprennent que la réussite passe par l’investissement de chacun. Le jeune doit venir de son propre gré et être conscient qu’il devra fournir des efforts et faire preuve de bonne volonté. Les familles, quant à elles, doivent s’investir, soutenir leur enfant, l’encourager. Toutes les semaines, nous faisons ensemble un bilan. »

Cyrille Desco ne tarie pas d’éloge et d’ambition sur cette structure dont l’initiative revient à Patrice Lemoine, Directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen) du Lot-et- Garonne. Il croit fermement aux bienfaits d’un enseignement spécifique, au sur-mesure pour les enfants en ayant besoin. Et il voit plus loin que Casseneuil. « Cette initiative pourrait s’exporter en Lot-et-Garonne et être mise en place dans d’autres collèges en concertation avec le Département. Il faudrait également que les 6 ou 7 micro-collèges de France puissent se rencontrer pour échanger leurs expériences et ainsi créer un réseau. Voir ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas. » Un réseau national des micro-collèges de France pourrait bien naître en Lot-et-Garonne...

1) Alors qu’il existe 7 micro-lycées en Nouvelle-Aquitaine dont 1 en Lot-et- Garonne.
2) 1 à Rennes, 2 à Amiens, 3 à Marseille


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