RENCONTRE
« 40 % d’augmentation dès le début des inscriptions fin novembre. Cela n’est jamais arrivé », s’alarme Mireille Gene-Monturet, présidente des Restos du coeur de Lot-et-Garonne. Et la situation est la même dans tous les centres du département. « Toutes les semaines, il y a de nouveaux inscrits. » L’augmentation des prix des produits de première nécessité et donc la baisse du pouvoir d’achat mettent à mal de nombreuses personnes. En 2022, la précarité a touché tous les âges de la vie. «Nous accueillons de nouveaux profils. Il y a des travailleurs qui n’arrivent plus à boucler les fins de mois, des travailleurs précaires, des mamans seules mais aussi des étudiants, des retraités... Jusqu’à présent, ils avaient un peu honte de venir aux restos ou alors ils n’osaient pas.» Même constat du côté de la ressourcerie de l’Afdas. « Qu’on bosse ou pas, les fins de mois sont de plus en plus difficiles pour beaucoup. L’inflation galopante touche tout le monde. Alors des personnes en activité font leurs courses à l’Afdas plutôt qu’en grandes surfaces. Lorsqu’on a 60 à 70 % de charges fixes sur un Smic, il ne reste en effet pas grand-chose et chaque euro compte », explique Sylvie Lagouarde, directrice adjointe de la structure. Dans ce cas, le monde caritatif fait figure de dernier rempart pour le plus démunis. Les Restaurants du coeur, la Banque alimentaire, le Secours populaire, la Croix- Rouge, le Secours catholique, l’Entraide protestante... autant d’associations dont l’objectif est de porter secours et assistances aux Lot-et-Garonnais. Du côté de l’antenne agenaise du Secours populaire, le nombre de colis d’urgence est passé de 2-3 à 14 par jour. Ce surcroît d’activité a des conséquences sur les bénévoles qui accumulent la fatigue, mais qui ne lâchent rien. Ils répondent toujours présents sans sourciller, avec la satisfaction du soutien apporté : « Quand on s’engage, on s’engage aussi pour soi. La satisfaction de voir l’impact qu’ont nos actions sur les personnes qu’on aide, c’est assez incroyable ! » Les associations solidaires sont en recherche permanente de bénévoles. Par exemple, les Restos du coeur cherchent une secrétaire départementale, mais aussi des coiffeuses, des personnes capables de faire de l’accompagnement à la personne. « Ça fait du bien de se sentir dans la vie de la Cité, de s’occuper de gens fragilisés. On fait des choses justes. Personnellement je me nourris de toute cette énergie et celle de mes collègues. Je me lève tous les matins avec un sentiment fort de fierté », conclut Mireille Gene-Monturet. Bénévolat, mode d'emploi