47 Magazine - 59 : Janvier 2023

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prukibio-800px.jpg Du côté de Nérac, Agnès et Pascal, fondateurs de Prukibio, fabriquent notamment des pâtes sèches. - ©Dép. 47 - Xavier Chambelland
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Le Lot-et-Garonne est très en pointe en matière de bio, et ce pour de nombreuses productions. Le Département répond présent pour soutenir l’ensemble du secteur, en accompagnant l’implantation ou la conversion en agriculture bio mais aussi en participant à l’émergence de débouchés viables et durables pour la filière. »

Joël Hocquelet
Vice-président en charge de l’Agriculture et de la Forêt

Le saviez-vous ?

L’un des plus anciens marchés bio de France (mai 1975) est celui de Villeneuve-sur-Lot. En 2020, pour fêter ses 45 ans, l’exposition Les pionniers du bio de Daniel Simonet proposait 45 portraits d’agriculteurs lot-etgaronnais d’hier et d’aujourd’hui.

La Bio en Lot-et-Garonne, c’est…

3e département français en surface bio

14 % de la surface agricole utile (SAU), contre 12 % en Nouvelle- Aquitaine

• Territoire Bio Engagé depuis 2015 et 20 communes et communautés de communes labellisées

1 070 producteurs bio, soit 18 % des exploitations du département

62 entreprises adhèrent à INTERBIO Nouvelle-Aquitaine

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©Dép. 47 - Xavier Chambelland

Le Département s’engage

Soutenir l’agriculture biologique va dans le sens des enjeux actuels et notamment celui de la protection de l’environnement. Le Département accompagne donc les nouveaux installés. Depuis 2016, il a réévalué l’aide forfaitaire passant de 6 000 € à 8 000 €. Depuis, il a instruit 173 dossiers bio pour un montant d’aides de 1 384 000 €. Il soutient aussi la polyculture élevage qui est un mode d’agriculture durable dont les avantages sont nombreux.

Le Département intervient également dans les restaurants scolaires avec le programme « Du 47 dans nos assiettes ». Nos jeunes mangent plus de 15 % de produits bio préparés avec passion et attention pour les chefs cuisiniers des collèges, programme progressivement étendu aux Établissements d’hébergement pour personnes dépendantes (Ehpad).

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Agriculture biologique

La bio dans tous ses états

Entre le Lot-et-Garonne et l’agriculture bio, c’est une grande, belle et longue histoire. Elle remonte en effet au milieu des années 1960 avec une trentaine d’agriculteurs pionniers. Plus d’un demi-siècle plus tard, le département est le 3e territoire français en termes de surface bio cultivée.

PRÉSENTATION

Animations dans des magasins bio et classiques, menus à base de produits AB dans des restaurants, sélection d’ouvrages dans des librairies, marché à l’Hôtel du Département…
Du 28 novembre au 3 décembre, l’agriculture biologique était dans tous ses états. Sous l’impulsion du Conseil départemental et d'INTERBIO Nouvelle-Aquitaine, cette Semaine de la Bio a permis de mettre en relation producteurs1 et consommateurs pour faciliter le dialogue et mettre à mal les préjugés.
« La Bio souffre d’un déficit d’image. Les produits sont considérés comme élitistes et chers. Ce qui n’est plus forcément le cas. En effet, aujourd’hui ils sont partout, dans tous les types de magasins, sur les marchés de plein vent et directement auprès des producteurs. Il faut aussi casser les a priori sur le surcoût car les gens qui consomment bio consomment différemment et, à budget constant cela ne revient pas plus cher », explique Philippe Leymat, président d’INTERBIO Nouvelle-Aquitaine.
Du côté de Nérac, Agnès et Pascal, fondateurs de Prukibio, fabriquent notamment des pâtes sèches. Ils expliquent que la farine qu’ils utilisent provient du blé de leur champ. « Il est moulu dans notre minoterie. » Quant à la Stévia d’Oviatis à Estillac, elle est récoltée dans les plantations de Penne d’Agenais, Montayral, Puymirol...
« Avec des agriculteurs du Sud-Ouest, nous avons créé une filière de Stévia. Cela leur apporte un nouveau débouché et cela permet aux consommateurs d’utiliser un produit sucrant peu calorique 100 % naturel et local », précise Philippe Boutié, fondateur d’Oviatis.

De la graine à la cuillère, du champ à l’assiette… nos agriculteurs bio travaillent tous de manière durable, respectueuse des terres et des territoires. C’est cette même philosophie qui a animé les premiers « agrobiologistes » lot-et-garonnais dans les années 1960.
Pour « freiner leur course à l'intensification et pour mieux maîtriser une situation qui leur échappait, ces exploitants ont voulu réduire leurs achats à l'industrie en profitant mieux de processus naturels négligés par l'agriculture courante : influence de la lune sur la végétation, fixation de l'azote atmosphérique par les micro-organismes du sol... La conversion de leur exploitation à la biologie leur imposait donc de réviser leurs choix techniques… En se convertissant à la biologie les agrobiologistes espéraient d'abord améliorer la qualité de leur vie, tout en participant à une meilleure alimentation des consommateurs », analyse Jeanne-Marie Viel, ingénieure agronome à AgroParisTech². Aussi, ces pionniers ont ouvert la voie.

Aujourd’hui, 60 ans plus tard, le Lot-et-Garonne est le 3e département français en termes de surface bio. « 30 % des jeunes agriculteurs s’installent en bio. Il y a cette sensibilité et cette prise de conscience des nouvelles générations qui veulent léguer à nos enfants une planète correcte. Du côté des consommateurs, il y a aussi une prise de conscience du corps, de la santé par l’alimentation, de l’environnement. Ils se disent que par leur achat ils peuvent agir au quotidien pour influer sur l’avenir », conclut Philippe Leymat.

1) Les participants à la 1re semaine de la Bio : Alliance Bio à Moncrabeau (légumineuses), Brasserie Natural Mystick à Port-Sainte-Marie (bières), Café Launay au Passage (café), Cave de Mézin (armagnac et floc), Clos Cavenac à Castelnau-sur-Gupie (vins), D’âme nature à Cours (savons, baume aux plantes), Christian Deleplanque à Meilhan-sur-Garonne (miel et produits de la ruche), Distillerie du Grand Nez à Nérac (gins), Granabio au Passage (desserts végétaux), Le chanvre de mon père à Fauillet (huiles, CBD, chanvre, cameline…), Les Délices d’Émile à Sainte-Livrade-sur-Lot (confitures, gelées…), Les Récoltes de Montillet à Saint-Hilaire-de-Lusignan (safrans), Lou Prunel à Bias (pruneaux et confiseries autour du pruneau), Oviatis à Estillac (produits autour de la stévia), Perles de Gascogne à Pujols (huiles de noisettes et d’amandon de prunes), Prukibio à Nérac (pâtes sèches), Sojami à Agen (produits autour du soja) et Torrès et fils au Mas d’Agenais (charcuterie et tartinables), Ferme Lou Cornal de Saint-Pierre-de-Clairac (porc, fromage de chèvre), Ferme des Angiroux à Monbahus (fromage de vache de race normande), Moulin du Cros à Agen (pain et croustades) et domaine de Pinchon à Saint-Léon (vin).

2) Extrait de Présentation de l’agriculture biologique dans le Lotet- Garonne par Jeanne-Marie Viel (Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 51, fascicule 4, 1980. Campagnes du Sud-Ouest. pp. 465-488)


Retrouvez plus d'infos sur prukibio.fr - www.oviatis.fr

Terre d'Initiatives
Retrouvez l'émission Terres d'Initiatives sur le marché de la bio en Lot-et-Garonne : www.lotetgaronne.fr

L'avis de Joël Hocquelet Le saviez-vous ? Parole à… Philippe Leymat Quelques chiffres Le Département s'engage

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