PRÉSENTATION
Animations dans des
magasins bio et
classiques, menus à
base de produits AB dans des
restaurants, sélection d’ouvrages
dans des librairies, marché à
l’Hôtel du Département… Du
28 novembre au 3 décembre,
l’agriculture biologique
était dans tous ses états.
Sous l’impulsion du Conseil
départemental et d'INTERBIO
Nouvelle-Aquitaine, cette
Semaine de la Bio a permis de
mettre en relation producteurs1
et consommateurs pour
faciliter le dialogue et mettre
à mal les préjugés. « La Bio
souffre d’un déficit d’image.
Les produits sont considérés
comme élitistes et chers. Ce
qui n’est plus forcément le cas.
En effet, aujourd’hui ils sont
partout, dans tous les types de
magasins, sur les marchés de
plein vent et directement auprès
des producteurs. Il faut aussi
casser les a priori sur le surcoût
car les gens qui consomment
bio consomment différemment
et, à budget constant cela ne
revient pas plus cher », explique
Philippe Leymat, président
d’INTERBIO Nouvelle-Aquitaine.
Du côté de Nérac, Agnès et
Pascal, fondateurs de Prukibio,
fabriquent notamment des pâtes
sèches. Ils expliquent que la
farine qu’ils utilisent provient
du blé de leur champ. « Il est
moulu dans notre minoterie. »
Quant à la Stévia d’Oviatis à
Estillac, elle est récoltée dans les
plantations de Penne d’Agenais,
Montayral, Puymirol... « Avec des
agriculteurs du Sud-Ouest, nous
avons créé une filière de Stévia.
Cela leur apporte un nouveau
débouché et cela permet aux
consommateurs d’utiliser un
produit sucrant peu calorique
100 % naturel et local », précise
Philippe Boutié, fondateur
d’Oviatis.
De la graine à la cuillère,
du champ à l’assiette… nos
agriculteurs bio travaillent
tous de manière durable,
respectueuse des terres et des
territoires. C’est cette même
philosophie qui a animé les
premiers « agrobiologistes »
lot-et-garonnais dans les années
1960. Pour « freiner leur course
à l'intensification et pour mieux
maîtriser une situation qui
leur échappait, ces exploitants
ont voulu réduire leurs achats
à l'industrie en profitant
mieux de processus naturels
négligés par l'agriculture
courante : influence de la lune
sur la végétation, fixation de
l'azote atmosphérique par les
micro-organismes du sol... La
conversion de leur exploitation à
la biologie leur imposait donc de
réviser leurs choix techniques…
En se convertissant à la biologie
les agrobiologistes espéraient
d'abord améliorer la qualité
de leur vie, tout en participant
à une meilleure alimentation
des consommateurs », analyse
Jeanne-Marie Viel, ingénieure
agronome à AgroParisTech².
Aussi, ces pionniers ont ouvert
la voie.
Aujourd’hui, 60 ans plus
tard, le Lot-et-Garonne est le
3e département français en
termes de surface bio. « 30 % des
jeunes agriculteurs s’installent
en bio. Il y a cette sensibilité
et cette prise de conscience
des nouvelles générations qui
veulent léguer à nos enfants une
planète correcte. Du côté des
consommateurs, il y a aussi une
prise de conscience du corps, de
la santé par l’alimentation, de
l’environnement. Ils se disent
que par leur achat ils peuvent
agir au quotidien pour influer
sur l’avenir », conclut Philippe
Leymat.
1) Les participants à la 1re semaine
de la Bio : Alliance Bio à Moncrabeau
(légumineuses), Brasserie Natural
Mystick à Port-Sainte-Marie (bières),
Café Launay au Passage (café), Cave
de Mézin (armagnac et floc), Clos
Cavenac à Castelnau-sur-Gupie (vins),
D’âme nature à Cours (savons, baume
aux plantes), Christian Deleplanque à
Meilhan-sur-Garonne (miel et produits
de la ruche), Distillerie du Grand Nez
à Nérac (gins), Granabio au Passage
(desserts végétaux), Le chanvre de mon
père à Fauillet (huiles, CBD, chanvre,
cameline…), Les Délices d’Émile à
Sainte-Livrade-sur-Lot (confitures,
gelées…), Les Récoltes de Montillet à
Saint-Hilaire-de-Lusignan (safrans),
Lou Prunel à Bias (pruneaux et
confiseries autour du pruneau), Oviatis
à Estillac (produits autour de la stévia),
Perles de Gascogne à Pujols (huiles
de noisettes et d’amandon de prunes),
Prukibio à Nérac (pâtes sèches),
Sojami à Agen (produits autour du
soja) et Torrès et fils au Mas d’Agenais
(charcuterie et tartinables), Ferme
Lou Cornal de Saint-Pierre-de-Clairac
(porc, fromage de chèvre), Ferme des
Angiroux à Monbahus (fromage de
vache de race normande), Moulin du
Cros à Agen (pain et croustades) et
domaine de Pinchon à Saint-Léon (vin).
2) Extrait de Présentation de
l’agriculture biologique dans le Lotet-
Garonne par Jeanne-Marie Viel
(Revue géographique des Pyrénées et
du Sud-Ouest, tome 51, fascicule 4, 1980.
Campagnes du Sud-Ouest. pp. 465-488)
Retrouvez plus d'infos sur prukibio.fr - www.oviatis.fr
Retrouvez l'émission Terres d'Initiatives sur le marché de la bio en Lot-et-Garonne : www.lotetgaronne.fr
L'avis de Joël Hocquelet
Le saviez-vous ?
Parole à… Philippe Leymat
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