Présentation
En plein coeur de l’hiver, certains font l’effort de baisser la température intérieure à 19°, tel que recommandé en journée, d’autres peinent à atteindre cette même température… Entre situation choisie ou subie, le thermostat est parfois au plus bas ou simplement éteint ! Sur fond de hausse du tarif de l’électricité et du fioul, la raison principale est : « ne pas faire exploser la facture », avoue Christelle, mère de 2 enfants. Alors, elle préfère opter pour des pulls plus gros et plus chauds. « De toute façon, même si j’augmente le thermostat, on n’aura pas plus chaud. Ma maison est une vraie passoire thermique ! », explique-t-elle. Elle habite en effet dans l’un de ces 33 192 logements construits entre 1949 et 1974 dans le département et qui ont la particularité d’être grands, anciens et énergivores. Dans ce contexte, le Département - chef de file de la lutte contre la précarité énergétique - a candidaté au dispositif national Slime (Service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie)*. Effectif depuis fin 2023, ce service permet ainsi aux Lot-et-Garonnais concernés (sous conditions d’éligibilité au dispositif) de bénéficier gratuitement de l’expertise des agents Slime départementaux. Pour effectuer leur mission, ils se rendent dans les foyers pour évaluer la situation. Delphine Sinays, chargée de visite Slime 47, intervient chez des ménages modestes qui rencontrent des problèmes pour régler leurs factures d’énergie et dont le logement semble énergivore. Ces Lot-et-Garonnais (locataires du parc social et privé, et propriétaires occupants) ont eux-mêmes sollicité les chargés de visite ou ont été orientés par des travailleurs sociaux. Le premier contact avec Delphine se fait par téléphone. « Je me réfère à la demande qu’ils ont transmise et qui me fournit déjà quelques renseignements : zone géographique, revenu fiscal, nombre de personnes dans le foyer… » La 1re visite à domicile est longue car le diagnostic détaille à la fois les usages et l’état des équipements et du logement. Elle peut durer jusqu’à 2 h 30. « Je fais le tour du logement et je pose des questions sur les besoins et habitudes du ménage. » Munie de ses outils de mesure (comme notamment un wattmètre), elle relève la consommation du chauffeeau, frigidaire, congélateur… Elle interroge sur la vétusté des appareils car « un ancien modèle peut être à l’origine d’une surconsommation. » La présence de courants d’air, d’humidité et les murs froids participent à l’inconfort dans le logement. Elle analyse et décrypte aussi les factures pour « voir si la consommation est surdimensionnée. » Elle questionne également sur les habitudes, les rituels du foyer. « Par exemple, si la personne fait des lessives à 60 °C tout le temps, je lui explique qu’elle peut laver à 30 °C ou 40 °C pour la même efficacité. Elle fera donc des économies puisque la majorité de l’énergie consommée par le lavelinge sert à chauffer l’eau. » Cette 1re visite permet déjà de donner quelques conseils et notamment de remettre un petit livret de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) sur les écogestes, « Eau et énergie : comment réduire la facture ? » Lorsque Delphine effectue sa 2e visite, elle remet alors l’analyse de son étude et explique les préconisations. « En fonction du diagnostic de la situation énergétique du foyer, je peux lui proposer gratuitement de petits équipements d’économie d’énergie et faire des recommandations que l’occupant des lieux est libre de suivre ou non. » Ainsi, Christelle a été dotée de boudins de porte pour éviter les courants d’air et d’ampoules led. « J’en ai seulement installées dans les pièces à vivre. Ensuite, Christelle a choisi d’en acheter pour les autres pièces », précise Delphine. « Les personnes que nous visitons sont acteurs de leur bien-être », insiste-t-elle. Thermomètre de frigo, sablier ou minuteur pour restreindre le temps passé sous la douche,mousseur ou douchette pour réduire le débit d’eau des robinets… autant de petits objets et outils destinés à diminuer le montant des factures et améliorer le confort. « En revanche, si la situation nécessite des travaux, nous aiguillons alors la personne vers "l’espace France Rénov". Le diagnostic doit nous permettre d’apporter des réponses sur mesure en s’appuyant sur l’ensemble des partenaires locaux et ainsi participer à améliorer les conditions de vie des ménages » concluent l’équipe du Slime. * Le Slime est coordonné par le Cler, réseau pour la transition énergétique. En adhérant au Slime, le Département bénéficie de financements. Le Slime est en effet un programme éligible aux Certificats d’économie d’énergie (CEE), ce qui lui permet de financer jusqu’à 70 % des dépenses du Département pour la mise en oeuvre du dispositif sur son territoire. Contacts Slime 47 La précarité énergétique, c’est quoi ? Objectifs du Slime 47 Un chiffre Le mot de Thomas Bouyssonnie Livret de l’Ademe