En 40 ans, notre production d’ordures ménagères a doublé. Nous produisons en moyenne 573 kg de déchets par personne chaque année. Ceux-ci incluent 51 % d’ordures ménagères non triées, 20 % de déchets triés et 29 % de déchets apportés en déchèterie. Parmi les ordures ménagères (sacs noirs), il y a d’énormes marges de progrès puisque plus des 2/3 des déchets jetés n’ont rien à y faire. La réduction des déchets est aujourd’hui plus que jamais une nécessité pour maîtriser les coûts de gestion et protéger notre environnement. Face à ces enjeux majeurs, chacun peut agir à son niveau.
Ces sacs noirs que nous ne saurions voir…
On n’a jamais produit autant de déchets dans le monde et on ne sait généralement pas où ils vont… Notre contact avec les déchets tourne autour de ce sac poubelle noir dont on est bien content de se débarrasser une fois par semaine. En réalité, même si au fond chacun le sait, il est toujours salutaire de se rappeler que ces sacs finissent soit en décharge soit en incinérateur. Les deux solutions ultimes étant aussi mauvaises l’une que l’autre, même lorsque c’est bien géré comme l’a démontré ValOrizon pour les sites relevant de sa responsabilité (maîtrise des risques, valorisation des sites au terme des capacités, surveillance « post opération » durant 30 ans…).
Et si seulement ces pollutions étaient la seule chose véritablement problématique avec nos déchets. Tout cela a bien entendu un coût environnemental, mais aussi un coût financier qui impacte in fine le porte-monnaie des ménages !
Tous colibris* de la maîtrise des coûts
La collecte, la gestion et le traitement des déchets représentent des coûts importants pour les collectivités et les contribuables. Partout en France, l’augmentation des coûts répercutés par l’État va s’appliquer : la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) atteindra 45 €/tonne en 2022, 52 €/tonne en 2023, 59 €/tonne en 2024 et 65 € en 2025. Elle était de 24 € en 2019 et de 9 €/tonne en 2008 ! Pour limiter la hausse sur la facture, une seule solution : réduire le volume de déchets à traiter !
Ce « mur fiscal » qui s’érige devant nous oblige à de nouveaux modes de consommation et à un changement de modèle. Il faut savoir que les collectivités ne gagnent pas d’argent grâce au tri des usagers, elles en perdent moins ! Les recettes obtenues grâce à la vente des matériaux (papiers, cartons, plastiques, métal) permettent de financer une partie du traitement de ces mêmes déchets. Une tonne de déchets recyclables ou valorisables jetées au mauvais endroit va coûter 2 fois plus cher à la collectivité et donc au contribuable.
Les nouvelles habitudes de consommation et de tri sont à prendre dès maintenant car d’ici 2025 tous les Lot-et-Garonnais·es seront appelés à payer le juste coût des déchets avec la mise en place de la tarification incitative. Alors, réveillons le colibri qui est en nous !
*Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
(Cette légende a inspiré le nom du mouvement initié par Pierre Rabhi, disparu le 4 décembre dernier)
*Le journal départemental « 47 », comme toutes les publications des collectivités territoriales, est tout de même distribué.
Les + de Valorizon
L’Écoparc
Le projet a démarré en 2017 avec l’achat du site actuel doté d’un bâtiment industriel de 27 000 m², de 1 000 m² de bureaux et d’une dizaine d’hectares d’espaces verts. Dédié aux activités de recyclage, l’Écoparc abrite déjà une dizaine d’acteurs et une cinquantaine d’emplois. La partie centrale du bâtiment, dédiée à l’économie sociale et solidaire, héberge le Village du réemploi. Depuis le début d’année, celui-ci compte trois locataires : Écoréso Autonomie 47, Emmaüs Label Plateforme 47 et Élise Atlantique.
Un nouveau centre de tri mutualisé
Le centre de tri départemental ouvrira en janvier 2023 et accueillera les emballages ménagers des adhérents de ValOrizon et de l’Agglomération d’Agen. Situé à Damazan (site de l’Écoparc), ce nouvel outil permettra à tous les Lot-et-Garonnais.es de trier tous les emballages plastiques en plus des emballages traditionnels (bouteilles et flacons, cartonnettes, briques alimentaires, acier, aluminium, papiers). C’est l’entreprise Trivalo 47, filiale de Paprec, qui réalisera et exploitera le centre de tri pendant 7 ans. Dans le cadre du contrat de concession de service public, signé en décembre 2021, Trivalo 47 s’engage à employer des personnes en insertion par l’activité économique comme c’était le cas pour le centre de tri de Nicole qui fermera ses portes fin décembre 2022.
Le saviez-vous ?
Découvrez le mot de Michel Masset, vice-président du Conseil départemental
À lire : parole à Olivier Seignarbieux, directeur général Grand Sud chez Paprec