La route de l’Armagnac

L’inscription au Patrimoine culturel immatériel (PCI) de France grave dans le marbre le savoir-faire lié à l’Armagnac. Il faut dire qu’il est ancestral avec une distillation en continu dans des alambics. Ce label garantit aussi aux consommateurs que l’Armagnac est unique, spécifique et singulier.

La plus ancienne des eaux-de-vie de France est le témoin de l’histoire de notre territoire. La sienne débute certainement avec les conquêtes musulmanes et l’introduction des fameux alambics qui sont alors un élément indispensable à la médecine arabe. À l’époque, la distillerie est utilisée pour la fabrication de remèdes, d’huiles essentielles, de parfums… Ce sont ensuite les moines et la faculté de médecine de Montpellier qui utilisent ces drôles d’appareils. En 1310, Vital du Four écrit un traité de médecine (Livre très utile pour garder la santé et rester en bonne forme) dans lequel il cite les 40 vertus de l’eau-de-vie. Traité pris pour acte fondateur de l’Armagnac ! Quelque 600 ans plus tard, le mézinais Armand Fallières, alors Président de la République, signe un décret établissant les zones de productions. Les quatre appellations d’origine contrôlées (AOC) « Armagnac », « Bas-Armagnac », « Ténarèze » et « Haut-Armagnac » datent quant à elles de 1936.

Seules les deux dernières appellations sont produites en Lot-et-Garonne sur 17 communes de l’Albret par une dizaine de producteurs. La production est d’environ 170 hectolitres. La zone Armagnac se trouve essentiellement sur trois départements : le Gers (le BNIA-Bureau national interprofessionnel de l’Armagnac est à Eauze), les Landes et le Lot-et-Garonne. Nul doute que cette reconnaissance va donner un nouveau dynamisme à la filière. Réputé dans le monde entier, l’Armagnac est déjà présent dans une centaine de pays. L’inscription au PCI, voilà le coup de pouce qui va permettre à la filière de rivaliser avec les plus grands spiritueux…

*À consommer avec modération. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.