47 Magazine - 36 : Octobre 2016

archives

Aide

Collapse

Uncollapse

pages-16-17-resto-co_XCG0856.jpg

Généralisation à tous les collèges

Après avoir testé avec succès l’introduction de produits locaux (viandes, fromages et yaourts) dans neuf collèges du département et organisé les achats pour le compte de 15 établissements du groupement de commandes d’Agen, le Conseil départemental étend l’expérience aux 24 collèges publics dès 2017. La palette de produits testés sera également plus large : fruits et légumes, pain, poissons… D’ici 4 à 5 ans, l’objectif est d’introduire dans la restauration collective 60 % de produits locaux dont 20 % de bio.

page-16---_XCG1195.jpg

Nous avons répondu à l’appel d’offres pour faire découvrir aux collégiens nos yaourts bio. Ils consomment ainsi des produits locaux, artisanaux et de qualité : nous avons obtenu trois médailles de bronze au salon de l’agriculture ! Fournir les collèges nous procure aussi un débouché régulier.

Julien et Romain Chapolard, Producteurs de lait et transformation, Gaec des Flots blancs à Mézin

page-17---bruno_marasse2.jpg

Parole à Bruno Marassé, boucher à Layrac

Que pensez-vous de la démarche du Conseil départemental en faveur de la restauration collective ?
Elle est novatrice ! J’ai l’habitude de travailler avec d’autres départements et je peux vous dire que le Lot-et-Garonne se préoccupe autant du contenu des assiettes de nos jeunes que du devenir des entreprises et producteurs locaux. Ceci est une démarche louable et j’espère qu’elle sera reprise et copiée. En effet, grâce aux commandes des chefs des collèges, j’assure des débouchés réguliers à la douzaine de producteurs locaux auprès desquels je me fournis.


Travailler pour les collèges demande une logistique particulière ?
Oui. Avec les différents cuisiniers, nous avons mis en place un « programme équilibré » afin de travailler la carcasse dans sa globalité. Cela signifie que, le même jour, ils ne me demandent pas la même partie. Ainsi, tous les morceaux sont cuisinés. La lutte contre le gaspillage est l’une de nos préoccupations. Aussi, pour adapter mes produits aux goûts des jeunes, je viens d’investir dans une machine de découpe d’émincés. Ils préfèrent en effet manger de fins filets de viande.

Le Département s'engage...

Depuis 2010, le Département s’intéresse au contenu des assiettes des collégiens demi-pensionnaires. Objectifs : proposer des menus de qualité et équilibrés préparés avec des produits locaux, frais, bio et de saison, diminuer le gaspillage alimentaire et assurer des débouchés à nos producteurs. Cette petite révolution gustative dans la restauration collective porte ses fruits puisque le volume des déchets peut diminuer de 35 % selon les menus. Aujourd’hui, le Département franchit un nouveau cap en créant un groupement d’achat départemental (également accessible aux lycées et mairies le souhaitant).


Le principe est simple : les collèges font remonter leurs besoins pour 2017 et le groupement lance des appels d’offres intégrant divers critères de qualité et de coût. Ils tiennent compte des possibilités des producteurs et entreprises locales qui peuvent ainsi proposer leurs productions et concourir pour être référencés. Toute la chaîne, du producteur à l’élève consommateur, est ainsi traitée. Elle doit permettre de réduire le gaspillage observé en restauration collective, depuis la commande du produit, en passant par sa préparation en cuisine et jusqu’à sa consommation.

Info pratiques

24 collèges publics (hors collèges en cité scolaire dont la restauration est assurée par la Région)


Près de 1,5 million de repas servis chaque année


Produits locaux consommés dans les collèges de l’Agenais au cours du 1er semestre 2016 :

•  9 tonnes de viande bovine
•  2 tonnes de viande de veau
•  10 000 yaourts

Retour En avant

Restauration scolaire

Le local se met à table

Les produits frais, de saison, bio et locaux font leur entrée en force dans les cuisines des collèges. Voulue par le Département, leur introduction dans les menus est un réel succès : les demi-pensionnaires mangent mieux et le gaspillage diminue. Exemple au collège Jasmin à Agen qui sert près de 600 repas par jour !

« Aujourd’hui, la restauration collective n’a rien à envier à la restauration classique », affirme Franck Lucazeau, chef cuisinier au collège Jasmin d’Agen. Soucieux de proposer des menus équilibrés et goûteux sans être coûteux, il s’approvisionne chez des producteurs locaux. D’après lui, une assiette sera plus facilement terminée si les produits utilisés sont frais et de qualité, mais aussi si le contenu est visuellement « joli » : un constat également mis en évidence par les tests de consommations réalisés par le Conseil départemental depuis 2013 dans neuf collèges du département. « En travaillant autrement les produits – entrée en buffet permettant à l’enfant de composer son assiette, introduction de viandes locales, fromages à la coupe par exemple – le taux de gaspillage peut chuter d’un tiers selon les menus. » L’explication est simple. « Les steaks, de meilleure qualité, sont plus tendres, se coupent mieux avec les couteaux à bout rond du self, se mâchent plus facilement, ont plus de goût. Donc, les enfants les mangent volontiers. Idem pour les fromages : pas d’emballage plastique difficile à ouvrir et coûteux, diversité du choix... Ces critères font la différence. »


Le bœuf qu’il cuisine vient de chez Marassé à Layrac et il est produit par des éleveurs lot-et-garonnais, les fromages de la Ferme de la Bosse à Bon-Encontre et de la fromagerie de Broc au Temple‑sur‑Lot, les yaourts et le fromage blanc du Gaec Les Flots blancs à Mézin… Ces producteurs ont répondu à l’appel d’offres lancé par le Conseil départemental pour l’année 2016 et ont été retenus pour la qualité de leurs produits. Franck confie qu’il lui arrive de se rendre chez les producteurs. « J’aime discuter avec eux. C’est enrichissant et je peux ensuite en parler aux élèves. » Il organise aussi régulièrement des « rencontres » entre fournisseurs et collégiens. « Elles sont pédagogiques et ludiques. Il faut intéresser les jeunes par tous les moyens pour les éveiller au goût. »


Franck est convaincu des vertus pédagogiques de son métier, mais il n’en oublie pas pour autant sa principale mission : nourrir correctement les élèves qui, bien souvent, ne prennent pas de petit-déjeuner. « Mes menus apportent la quantité suffisante des différents nutriments nécessaires pour assurer l’ensemble des besoins de l’organisme d’un jeune en pleine croissance. »


Généralisation à tous les collèges Parole à Julien et Romain Chapolard Parole à Bruno Marassé Le Département s'engage... Info pratiques

Orientez votre tablette horizontalement pour profiter des contenus enrichis.

splash.png Notre Emag ne prend pas en charge la lecture sur mobile pour le moment. Nous vous invitons à le consulter sur tablette ou ordinateur. Continuer tout de même