Lorsque Maxime, jeune papa célibataire au RSA*, a eu besoin de faire garder Zoé pour se rendre à un entretien d’embauche, il a été aiguillé vers Solincité (Solidarité, intégration, citoyenneté, territoire). Dans son cas, une assistante maternelle de l’association est venue à son domicile le temps de son absence. « Notre mission est de lever les freins à l’insertion professionnelle et de trouver en collaboration avec le ou les parents un mode de garde pérenne », explique Valérie Gaydon-Serres, la directrice. Donc, si le besoin est ponctuel - entretien de recrutement, permis de conduire… - la garde se fait au domicile de la personne. Mais si le besoin s’installe (formation de plusieurs mois, CDD ou CDI), Solincité recherche un autre mode de garde, dans une crèche ou chez une nounou par exemple. « Avant chaque intervention, nous rencontrons toujours la personne qui a été orientée vers nous par l’un de nos partenaires : centre médico-social, caisse d’allocations familiales, mutualité sociale agricole, centre communal d’actions sociales, Pôle emploi… il s’agit de connaître les habitudes de l’enfant ou de savoir s’il y a des problématiques particulières. » Parfois (de plus en plus souvent aux dires de Valérie Gaydon- Serres), l’accompagnement doit être plus global. « Des services périphériques peuvent aussi se mettre en place comme le soutien à la parentalité, l’aide administrative… » Lever les freins à l’insertion passe aussi par une aide au logement. Les familles allocataires du RSA, des personnes confrontées à des situations sociales et/ou psychologiques difficiles et des personnes sortant d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale peuvent être orientées vers Solincité. Les jeunes de 16 à 21 ans peuvent quant à eux compter sur le Foyer des jeunes travailleurs d’Agen qui porte l’opération Apprentoit. Le dispositif est issu d’un partenariat fort entre le Département, la chambre de métiers, le bailleur social Domofrance-Ciliopée, la Caf et 11 communes : Astaffort, Castillonnès, Duras, Fumel, Lauzun, Lamontjoie, Meilhan-sur-Garonne, Mézin, Monflanquin, Moirax et Monsempron-Libos. « D’ici peu, on pourra ajouter Cocumont et Brax », annonce fièrement Mathieu de Carli, directeur du FJT. 38 logements meublés sont donc à la disposition de jeunes en contrat de travail ou en mesure d’en obtenir. En plus de pratiquer des loyers très modérés (inférieurs à 100 €/mois charges comprises), Apprentoit a pour objectif de rapprocher les jeunes de leur lieu de travail. « Être logé non loin de son lieu d’apprentissage est un réel atout et confort. En extrapolant, cela peut diminuer les risques d’accident de la route, surtout en milieu rural. Cela facilite la mobilité des jeunes sans moyen de locomotion. Cela redynamise les bourgs dont le patrimoine est réhabilité pour pouvoir accueillir les jeunes. En un mot, la jeunesse revient dans les villages. Les communes partenaires l’ont bien compris. D’ailleurs bien souvent ces jeunes restent chez leur patron et reprennent la suite en cas de départ à la retraite. » Autre point fort d’Apprentoit : son accompagnement personnalisé. Les jeunes ne sont pas lâchés dans la nature ! Emmanuelle Sallères, chargée de mission du dispositif, les suit durant toute la durée de résidence. Elle les accompagne dans leur quotidien, tant sur le plan professionnel que social. Objectifs : les aider à se structurer et à structurer leurs parcours de vie pour les rendre autonomes. En effet, avoir un logement responsabilise le jeune. « Cela permet aussi à chacune et à chacun de trouver sa place au sein de son quartier, de sa ville, de la société en général. » Depuis 2015, quelque 600 jeunes ont bénéficié du dispositif. Un réel succès qui attire les regards de la France entière. « Je suis souvent contacté par des départements qui souhaiteraient dupliquer Apprentoit sur leur sol», précise Mathieu de Carli. Lever les freins à l’insertion professionnelle et sociale, c’est aussi faciliter la mobilité. Apreva est, dans ce cas, un atout de taille et son slogan parle de lui-même : « une auto pour un boulot ». « Notre association propose aux personnes en insertion - allocataires des minimas sociaux, en recherche d’emploi ou de formation - un service de location de véhicules à des tarifs très abordables. Elles peuvent louer une voiture pour 2 € ou 7,5 € par jour assurance comprise en fonction de leur statut », explique Thomas Pinet, le directeur d’Apreva. La prestation est limitée à 3 mois pour permettre à un maximum de personnes d’en bénéficier. « Nous avons 55 véhicules qui circulent tous les jours sur les routes lot-et-garonnaises », poursuit-il. En effet, l’association implantée à Aiguillon et Bon-Encontre dispose de points relais à Marmande, Villeneuve, Casteljaloux et Miramont pour « être au plus près des besoins ». Ce sont les structures d’accompagnement des personnes en recherche ou en reprise d’emploi ou en formation qui aiguillent les demandeurs vers Apreva. « Notre offre ne se limite pas à de la location puisque Apreva est aussi un garage social qui emploie 8 personnes. Elles sont formées pour réaliser les travaux d’entretien des véhicules, mais aussi pour les vendre aux Lot-et-Garonnais aiguillés vers l’association. Bien évidemment, à tarif très préférentiel ! », se félicite Thomas Pinet dont la structure aide chaque année près de 650 personnes. Les voitures de la flotte sont issues à 95 % de dons de particuliers, les 5 % restants concernent les entreprises et les collectivités. La location sociale est une solution temporaire mais souvent très déterminante pour la suite du parcours professionnel du bénéficiaire, comme l’ensemble des actions mises en place dans le cadre du FSE +. * Revenu de solidarité active En savoir plus Quelques chiffres FSE : explications Le mot de Christine Gonzato-Roques


« Dans le cadre du FSE +, le Département s’appuie sur l’expertise et le professionnalisme des acteurs locaux qui proposent toujours des actions innovantes et pertinentes. Nos appels à projets nous permettent de mettre en évidence des actions concrètes au service des Lot-et-Garonnais. Pour venir en aide aux plus fragiles, le Département fera toujours le premier pas. » Christine Gonzato-Roques Vice-présidente en charge du développement social, de l’insertion et de l’habitat
Fonds social européen +
Un pas de + vers l’emploi
Emploi, inclusion, jeunesse et compétences, voilà les piliers du programme 2021-2027 du Fonds social européen +. Garant des solidarités humaines et territoriales, c’est au Département de mettre en place, au niveau du territoire, le volet insertion professionnelle et inclusion sociale du FSE +. Pour cela, il s’appuie sur des acteurs locaux ayant une connaissance fine des problématiques de terrain. Objectif : être aux côtés des Lot-et-Garonnais les plus en difficulté. Présentation de trois actions locales.
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