Explications
« Les actions mises en place par l’association Du Lot-et-Garonne aux Grandes Écoles répondent à un réel besoin. En effet, toutes les personnes rencontrées depuis un an - lycéens, proviseurs, parents d'élèves, professeurs, entreprises, collectivités… - ont souligné la nécessité de s'emparer davantage des enjeux d'égalité des chances en ruralité et de retour au territoire. Les données sont malheureusement sans appel ! Un jeune bachelier lot-et-garonnais a 3 fois moins de chance qu'un lycéen francilien d'accéder aux grandes écoles les plus sélectives1 », explique Nathan Maurel, président de l’association DTGE-47² et préparant les concours de la fonction publique à Sciences Po Paris. Depuis septembre 2022, il s’implique pour prouver que même originaire d’une commune rurale (il est de Cauzac, environ 420 habitants !), on peut accéder aux filières les plus sélectives. Le bouche-à-oreille et le phoning ont particulièrement bien fonctionné puisqu’il a réussi à fédérer, autour de son idée, 60 jeunes âgés de 18 à 35 ans, encore en études ou jeunes actifs. « Notre point commun est le Lot-et-Garonne. Ensuite, nous avons tous des parcours très différents. Certains sont dans le milieu de l’informatique, d’autres de l’agroalimentaire, ou de la santé à Paris, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, etc. Il y en a même au Canada ou à Dubaï ! » Voilà la richesse et la force de l’association : une diversité de parcours et des jeunes qui parlent de leurs expériences à d’autres jeunes. « Les étudiants actuels ne doivent pas se censurer ou faire un complexe en pensant que certaines écoles leur sont inaccessibles. Nous sommes la preuve du contraire et nous sommes là pour en témoigner. » L’association construit son action autour de deux piliers : l’égalité des chances et le retour au territoire. « Nous faisons des interventions d’environ 1 heure dans les lycées partenaires. L’objectif est d’expliquer ce que sont des études supérieures, comment elles peuvent être financées, quels organismes peuvent aider, quelles sont les différentes filières… ». Par exemple, les membres de l’association ont rencontré les lycéens de 5 classes de terminale générale de Georges-Leygues à Villeneuve le 25 septembre. Les jeunes se sont montrés intéressés et ont posé beaucoup de questions. Pour les plus timides ou ceux qui ont des interrogations après-coup, l’association est joignable sur les réseaux sociaux. Autre action et non des moindres : le mentorat. « L’année dernière, 15 lycéens ont ainsi été accompagnés individuellement, tout au long de l’année, par un membre de l’association. » Ainsi, Nathan a suivi Chloé qui était en terminale au lycée d’Aiguillon. « Elle voulait intégrer Sciences Po. J’étais donc à même de l’aider. Nous avons travaillé ensemble ses candidatures sur Parcoursup, et préparé ses entretiens. On a aussi revu des points de cours qu’elle souhaitait approfondir… » Nathan martèle que les adhérents à DTGE-47 sont tous fiers et aiment leur département d’origine. Dans le cadre de leurs études, beaucoup ont fait des stages en Lot-et-Garonne et/ou continuent d’en faire. « Il ne faut pas hésiter à faire des stages ! Ici, les structures sont à taille humaine, l’accompagnement est donc de qualité. On n’est pas noyé dans la masse comme c’est le cas, bien souvent dans un grand groupe. » Offres de stage, d’apprentissage, d’emploi… le Lot-et-Garonne est un vivier. Alors comme le fait remarquer Nathan, « Du Lot-et-Garonne aux Grandes Écoles » se lit aussi en sens inverse « Des Grandes Écoles au Lot-et-Garonne ». « Il faut aussi encourager le mouvement inverse ! Inciter ceux qui sont partis à revenir, à se former dans notre territoire. Nous ne sommes pas une association qui encourage la "fuite des cerveaux", au contraire ! » Alors, un partenariat existe avec la Chambre de commerce et d’industrie qui « facilite les échanges entre les entreprises désireuses de faire connaître leur activité et les jeunes qui souhaitent trouver leur orientation professionnelle ». Dans ce cadre, une vingtaine de lycéens de premières et de terminales de Stendhal à Aiguillon ont visité l’entreprise Goupil à Bourran , en présence de la présidente Sophie Borderie, le 31 mai. Ils ont découvert une palette de métiers très différents en logistique, bureau d’étude, ressources humaines, communication… (Re)donner confiance à nos jeunes, leur prouver qu’ils peuvent viser haut et rendre le Lot-et- Garonne attractif, le programme est ambitieux mais n’effraie pas Nathan Maurel et son équipe. 1) Sources : Institut des politiques publiques, 2021. 2) L’association Du Lot-et-Garonne aux grandes écoles est affiliée à la fédération nationale Du territoire aux grandes écoles (DTGE). Quelques chiffres Le mot de Valérie Tonin Avis de recherche…