« Le veau de chez nous est né, élevé et abattu en Lot‑et‑Garonne. Il doit remettre du bon sens et du bon goût dans nos assiettes... » Joël Labat, directeur d’Elvea 47 (association des éleveurs du Lot‑et‑Garonne - 180 éleveurs membres) ne mâche pas ses mots. Selon lui, la marque « VDCN », créée à l’initiative de la Communauté de communes du canton de Prayssas et de son président, a un double avantage. « Elle peut d’abord aider les éleveurs à sortir de la crise : ceux qui arrivent à respecter notre cahier des charges et à produire le veau voulu réalisent déjà des plus‑values nettes de 150 à 200 € par bête au regard des prix des animaux de même âge à l’export. Cette valorisation est devenue nécessaire pour pérenniser l’élevage sur nos territoires. »
Mais les consommateurs sont également gagnants. « Il s’agit d’un veau de boucherie de type "fermier", issu de races à viande, né et engraissé dans les élevages du territoire de la Communauté de communes ou, par extension, en Lot‑et‑Garonne. Il répond aux attentes des consommateurs qui souhaitent privilégier une alimentation locale, saine, de qualité à un prix raisonnable. » En effet, les magasins partenaires arrivent bien souvent à proposer ce produit au prix du veau de boucherie standard. Ils participent ainsi au développement de l’économie locale : de la production à l’assiette en passant par la transformation.
« Notre réseau s’est étoffé »
En quasiment deux ans d’existence, la marque a triplé le nombre de ses éleveurs. « Nous avons débuté avec un petit groupe de 5 ou 6 éleveurs. Aujourd’hui, ils sont une quinzaine à assurer l’approvisionnement régulier. » La demande est également en constante augmentation. « Il y a 10 mois, nos deux seules boucheries‑partenaires se trouvaient sur l’Agenais pour un à deux veaux par semaine. Maintenant, le besoin est de 7 à 8 par semaine car notre réseau s’est étoffé : des boucheries de grandes et moyennes surfaces, des restaurants et des distributeurs en Lot‑et‑Garonne, Gironde, Charente‑Maritime et Corrèze. » Le potentiel de développement commercial est donc bien réel, mais il ne se fera qu’à la vitesse du développement de la production, car le VDCN, bien que destiné à des éleveurs plutôt producteurs de broutards, exige une réelle adaptation de la conduite d’élevage pour exprimer toute sa capacité. À terme, ce veau pourra même se retrouver dans les assiettes des collégiens…
Parole à Joël Labat Le mot de Raymond Girardi Sur les étals Le veau dans les assiettes des collégiens Le Département s'engage